81-Une Française à Moscou écrit sur le Moyen Orient

Nadia Lousi * Mes trois prochaines pages porteront sur le rôle ambiguë de l’Arabie saoudite et le double jeu de la Turquie, puis, sur la Syrie et L’intervention russe.

1 novembre ·par Nadia Lousi

Je poursuis mes écrits sur les guerres du Moyen-Orient :

CONFLIT IRAKIEN.

Le conflit a pour origine le comportement dominateur des États-Unis dans cette région du monde.

Reprenons, en 1980, Al-Qaïda, mouvement salafiste devenu djihadiste, financé par des princes saoudiens et les services américains, se constitue pour lutter contre les soviétiques en Afghanistan.
Jusqu’en 1988, Washington soutient, en armement, le Président Saddam Hussein dans le conflit Irak /Iran.En 1990, renversement d’alliance, les américains combattent l’Irak durant la guerre contre le Koweït. Pour cause essentielle ; le pétrole.
De son côté, Al-Qaïda condamne cette intervention en considérant les États-Unis comme des mécréants intervenant dans les pays arabes. En représailles, Ben Laden conduit, en 2001, une opération suicide contre les tours jumelles du W.T.C. à New York. Bilan ; 3000 victimes.

En 2003, les USA décident d’une nouvelle intervention militaire contre l’Irak. Cette fois-ci, sous prétexte d’« armes de destruction massive » détenues par Saddam Hussein (invention diabolique de G. Bush). Résultat dantesque, près de 500 000 morts selon la revue américaine Plos Medecine. Vient en 2005, l’élection à Bagdad, d’un président kurde, Jalal Talabani, soutenu par les « libérateurs ». Il est secondé par un 1er ministre chiite Nouri al-Maliki. Colère, puis émeutes surviennent dans la population sunnite contre un gouvernement privilégiant la communauté chiite. Depuis, on assiste à une guerre civile entre communauté sunnite et chiite. Enfin, en 2006, comme corollaire, la cerise sur le tragique gâteau, les extrémistes sunnites irakiens se regroupent et donnent naissance à l’État Islamiste (Daech).

L’ÉTAT ISLAMISTE

Depuis 2006, l’enfant monstrueux du Président américain (Le Monde du 9/02/2015) anime la scène de l’horreur. Séparé d’Al-Qaïda en 2013, il s’inspire du même courant Salafiste sunnite, doctrine radicale développée en Arabie Saoudite. En 2014, Daech combat l’armée irakienne et instaure un Califat. L’État islamique finit par contrôler 20 % du PIB irakien. Sont à l’œuvre, en Irak comme en Syrie, purification ethnique et religieuse, destruction du patrimoine, etc…

En 2014, pour la 3me fois, fidèles à leur mission « autoproclamée » de gendarme du Moyen-Orient, les États-Unis interviennent de nouveau en Irak, cette fois-ci, contre Daech. Les USA souhaitent préserver leur influence géopolitique ainsi que leurs intérêts économiques dans la région. Principal intervenant aérien, les américains bombardent les positions des djihadistes avec effets collatéraux sur les civils. Pour de ne pas apparaitre comme une agression de l’Occident contre le Moyen-Orient, Washington demande la participation des monarchies du Golfe.

En septembre 2014, afin de masquer son impopularité, on peut le penser, le Président français tente de s’habiller en Chef de puissance militaire. En fait, il devient l’auxiliaire des US pour lancer quelques frappes aériennes contre l’EI.

A ce jour, bien qu’une centaine de conseillers spéciaux américains œuvrent au côté des troupes irakiennes, les actions de la coalition apparaissent inefficaces. Tous les stratèges militaires le pensent, sans une massive intervention terrestre, les seules opérations aériennes sont vouées à l’échec. Ce que ne disent pas les médias ; Barack Obama, sans l’avouer, veut terminer son mandat en excluant toute nouvelle expédition armée terrestre, il laisse le choix à son successeur… On comprend mieux l’accélération des négociations sur le nucléaire Iranien, en 2014, de la part de Washington. En s’opposant à Daech, l’Iran Chiite pouvait aider les US à sauver le président irakien chiite en place. Sans oublier, l’appui de Téhéran, à travers le Hezbollah chiite libanais combattant les djihadistes (Agce Reuters, 25/05/2015).
Tout ceci, c’était sans compter sur la récente apparition des russes dans le conflit (4me volet à venir de mes écrits).

Au terme de ces observations, la lourde responsabilité des États-Unis, au milieu de ce désastre sans mesure, est patente. Comme conséquence, c’est aux américains, et à eux seuls comme occidentaux, de payer la note en déployant leurs troupes au sol. Cependant, on ne peut ignorer la seconde responsabilité que porteraient tous les pays musulmans en ne s’engageant pas militairement sur le territoire de l’EI. La défense de l’islam civilisé contre l’islam de l’horreur exige une position claire de leur part.
Hélas, pour l’espèce humaine, des centaines de milliers de victimes sont encore à venir.
Дружественный из Москвы (Amicalement de Moscou)

* Mes trois prochaines pages porteront sur le rôle ambiguë de l’Arabie saoudite et le double jeu de la Turquie, puis, sur la Syrie et L’intervention russe.


Nadia Lousi —Actuellement à Moscou pour une mission d’interprète au sein d’un cabinet de décoration d’appartement.Parle français – russe – anglais américain  —

Scolarité – université Paul Sabatier – Toulouse / Московский государственный университет имени М.В.Ломоносова –

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