2281 – Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 26 octobre 2017

26 octobre 201716:38

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Sur la 30e réunion des dirigeants des sujets de la Fédération de Russie au Ministère russe des Affaires étrangères sous la présidence de Sergueï Lavrov

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Sur la visite de la Ministre des Affaires étrangères du Suriname Yldiz Pollack-Beighle en Fédération de Russie

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Sur la rencontre du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec les membres de l’Association des entreprises européennes en Russie

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Sur la Conférence thématique mondiale des compatriotes russes résidant à l’étranger, « Le 100e anniversaire de la révolution russe: l’union au profit de l’avenir »

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Sur la Conférence internationale sur la biosécurité

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Sur la situation en Syrie

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Sur la situation dans la Ghouta orientale

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Sur l’évolution de la situation au Yémen

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Sur la situation actuelle au Venezuela

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Sur le projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Birmanie

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Sur la situation dans l’État d’Arakan en Birmanie

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Sur la politique discriminatoire de l’Ukraine
Note Sans a priori : La Conférence est riche d’informations… mais j’attire votre attention sur le point 12 sur l’Ukraine où Maria Zakharova constate le deux poids deux mesures que pratiquent les Occidentaux …. (par russophobie?) position dangereuse qui se vérifie dans l’Histoire du XXème siècle … les petites « lâchetés » provoquant les grands désastres ! On se réclame  « défenseurs des Droits de l’Homme » et on les laissent se faire « piétiner » en Ukraine ! Bref ! la conclusion qui en découle est que nous sommes des opportunistes lâches !

 

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Sur la 30e réunion des dirigeants des sujets de la Fédération de Russie au Ministère russe des Affaires étrangères sous la présidence de Sergueï Lavrov

 

 

Vendredi 27 octobre, le Ministère russe des Affaires étrangères accueillera la 30e réunion des dirigeants des sujets de la Fédération de Russie, qui sera présidée par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

A cette activité participeront les dirigeants des régions faisant partie du Conseil, les responsables de l’Administration du Président russe et ceux des organes fédéraux du pouvoir exécutif. A l’ordre du jour: le travail des régions avec les institutions de la société civile pour promouvoir les intérêts russes à l’agenda international. Les participants à la réunion évoqueront l’intensification de la coopération des autorités régionales avec les ONG russes. Une attention particulière sera accordée à l’appel des institutions de la société civile au travail sur les plate-formes internationales, au développement des contacts avec les partenaires étrangers, etc.

A l’issue de la réunion seront adoptées des recommandations aux sujets de la Fédération de Russie, aux ministères et aux services fédéraux concernant la formation de nouveaux formats de collaboration avec les institutions de la société civile, et le renforcement de ceux qui existent déjà.

 

2 Sur la visite de la Ministre des Affaires étrangères du Suriname Yldiz Pollack-Beighle en Fédération de Russie

 

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La Ministre des Affaires étrangères du Suriname Yldiz Pollack-Beighle s’apprête à effectuer une visite de travail en Russie du 29 au 31 octobre.

Mardi 31 octobre, elle s’entretiendra avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pour un échange d’avis sur un large éventail de questions figurant à l’agenda bilatéral, régional et international.

Il s’agit de la première visite de l’histoire d’un chef de la diplomatie du Suriname en Russie, ce qui est appelé à devenir un événement marquant dans le développement de la coopération bilatérale témoignant d’un élargissement progressif de nos relations avec la région de l’Amérique latine et des Caraïbes.

Pendant les pourparlers à venir, les ministres évoqueront le renforcement de la base contractuelle et juridique et détermineront les axes d’intensification de l’ensemble des relations entre la Russie et le Suriname en mettant l’accent sur le développement du dialogue politique, la coopération dans le secteur matériel et les échanges socioculturels.

 

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Sur la rencontre du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec les membres de l’Association des entreprises européennes en Russie

 

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Mardi 31 octobre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov prononcera un discours devant les membres de l’Association des entreprises européennes en Russie (AEB, Association of European Businesses) qui réunit plus de 500 compagnies et banques des pays membres de l’UE, de l’Association européenne du libre-échange et d’autres États exerçant leur activité en Russie. Je rappelle que les réunions dans ce format sont organisées régulièrement (la dernière date d’octobre 2016) et sont devenues une bonne tradition.

Cette année, l’événement sera consacré à l’état des relations entre la Fédération de Russie et l’Union européenne à l’étape actuelle et à leurs perspectives de développement.

Nous invitons les médias russes et étrangers à assister à cet événement. L’accréditation est ouverte jusqu’au lundi 30 octobre à 12:00. L’information sur l’accréditation est disponible sur le site du Ministère des Affaires étrangères.

 

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Sur la Conférence thématique mondiale des compatriotes russes résidant à l’étranger, « Le 100e anniversaire de la révolution russe: l’union au profit de l’avenir »

 

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La Conférence thématique mondiale des compatriotes russes résidant à l’étranger, « Le 100e anniversaire de la révolution russe: l’union au profit de l’avenir » se tiendra à Moscou du 31 octobre au 1er novembre. Cet événement se déroulera sous l’égide de la Commission gouvernementale pour les affaires des compatriotes et du Conseil mondial de coordination des compatriotes russes résidant à l’étranger. L’allocution du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov est prévue pour le 31 octobre. 155 responsables et activistes d’associations des compatriotes de 92 pays ont été invités à participer à la conférence.

Les participants au forum évoqueront de nombreuses questions centrales comme la communauté étrangère russe dans la perspective historique, la préservation de l’identité russe en tant que condition de l’existence de la communauté étrangère russe, les compatriotes étrangers et le monde contemporain, l’importance de consolider et de renforcer la communauté étrangère russe.

Pendant les deux jours de travail, il est prévu d’organiser des réunions plénières, des tables rondes sur « La révolution et le Monde russe » et « Les compatriotes dans le monde contemporain », ainsi que des sections autour de thématiques telles que « La révolution russe et la communauté russe à l’étranger », « La contribution de la jeune génération de compatriotes à la préservation de la langue russe, de la culture russe et du patrimoine historique de la Russie à l’étranger », ou encore « Les médias des compatriotes dans le monde des technologies modernes ».

Nous vous invitons également à cet événement. L’accréditation est ouverte jusqu’au vendredi 27 octobre à 12:00. L’information sur l’accréditation est disponible sur le site du Ministère des Affaires étrangères.

 

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Sur la Conférence internationale sur la biosécurité

 

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Du 1er au 2 novembre, Sotchi accueillera la Conférence internationale sur la biosécurité « Menaces globales pour la sécurité biologique: problèmes et solutions », qui réunira plus de 100 participants de 40 pays, des associations internationales et des représentants de la communauté scientifique. La Conférence est organisée par le Service fédéral de suivi de la protection des droits des consommateurs et du bien-être de l’homme en collaboration avec le Ministère russe des Affaires étrangères. Notre Ministère sera représenté par le vice-Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.

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Sergueï Riabkov.

Les délégués évoqueront l’état actuel de la biosécurité dans le monde dans le contexte de la mise en œuvre de la Convention sur l’interdiction des armes biologiques (CABT) afin de contribuer au succès des négociations dans son cadre (la réunion des États membres se tiendra à Genève du 4 au 8 décembre 2017), ainsi que le programme de travail en la matière pour 2018-2020.

Une attention particulière sera accordée aux élaborations de pointe pour la prévention et la réaction d’urgence aux menaces épidémiques, à la démonstration de la partie matérielle correspondante, ainsi qu’aux technologies et à l’expérience russe de développement de la coopération internationale en la matière à des fins pacifiques. Les participants aborderont également le thème des exploits scientifiques et techniques relatifs à la Convention, évoqueront les mécanismes de suivi et de gestion des risques dans ce domaine.

Nous invitons les journalistes à couvrir cet événement. L’accréditation est ouverte jusqu’au lundi 30 octobre à 17:00. L’information sur l’accréditation sera publiée aujourd’hui sur le site du Ministère des Affaires étrangères après la conférence de presse.

 

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Sur la situation en Syrie

 

Ces derniers temps en Syrie, la dynamique observée permet de compter sur l’éventuelle normalisation de la situation dans le pays dans un avenir prévisible, sur l’éradication définitive du foyer terroriste et sur l’aboutissement à des accords consensuels entre les Syriens suivis de l’initiation d’un processus politique résultatif.

Les conditions pour cela sont actuellement créées, pas à pas, dans le cadre du processus d’Astana. La 7e Réunion internationale sur la Syrie à Astana est prévue les 30-31 octobre.

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La mise en place de quatre zones de désescalade au sud-ouest de la Syrie, dans la Ghouta orientale, au nord de la province de Homs et dans la province d’Idleb et le début de leur fonctionnement ont contribué à la mise en place d’une aide humanitaire pour les personnes dans le besoin, ainsi qu’à l’engagement des premières démarches pour réparer les dégâts non seulement dans le secteur matériel mais également en termes de confiance entre les différents groupes de population. Dans les faits, les conditions ont été créées pour faire cesser le conflit fratricide sanglant. Les réfugiés et les déplacés internes ont un espoir de revenir dans leur foyer.

Les comités de réconciliation nationale ont été formés et fonctionnent, leurs membres participent au débat sur la reconstruction prioritaire des sites vitaux, la préparation à l’hiver, le retour des réfugiés et des déplacés internes dans leur résidence permanente.

On étudie la possibilité de réunir le Congrès du peuple syrien qui pourrait aider à faire passer sur le plan pratique les termes de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies pour le processus de paix dans ce pays.

Les opérations militaires se poursuivent pour éliminer entièrement et définitivement les terroristes qui sévissent sur le territoire syrien, y compris Daech et Hayat Tahrir al-Cham (ancien Front al-Nosra).

L’opération militaire de l’aviation russe a permis d’éliminer la majeure partie du potentiel militaire des terroristes. D’après le Ministère russe de la Défense, les terroristes de Daech contrôlent aujourd’hui moins de 5% du territoire syrien. Néanmoins, les terroristes commettent encore des incursions contre l’armée gouvernementale et la population civile syrienne pour tenter de dérouler à nouveau la spirale de la violence.

Les forces armées syriennes ont libéré la ville de Qaryatayn au sud de Homs, qui avait été prise lors d’une telle incursion des terroristes. Peu de temps avant l’intervention des forces gouvernementales, Daech avait perpétré un massacre dans la ville, tuant plus de 100 personnes.

Le week-end dernier, les terroristes de Nosra et du groupe allié Faylaq al-Rahman ont bombardé les quartiers Bab Sharki, Abbasiin, Tabla et Qaymariya de Damas. On déplore des morts et des blessés parmi les civils.

Les forces armées syriennes soutenues par l’aviation russe ont élargi leur contrôle près de la ville de Deir ez-Zor des deux côtés de l’Euphrate. Elles ont pris la ville de Mayadin, important bastion des terroristes.

Dimanche 22 octobre, la « coalition anti-Daech » menée par les USA a annoncé la prise de Raqqa, considérée jusqu’alors comme la « capitale » du califat de Daech. Les leaders terroristes ont quitté la ville il y a quelques mois, suivis par des convois de terroristes ordinaires – les troupes de siège n’empêchaient pas leur sortie et, parfois, cette dernière faisait même l’objet d’un accord direct entre les parties. La ville a été prise par les unités des Forces démocratiques syriennes formées essentiellement de rebelles kurdes. Les USA et d’autres membres de la coalition apportaient un appui aérien et de feu actif.

Suite aux bombardements non sélectifs, Raqqa a été pratiquement rayée de la surface de la Terre. Selon les témoins, dont les correspondants des plus grands médias occidentaux, cette ville est en ruines et le nombre de civils tués, y compris les femmes et les enfants, est difficile à calculer.

Les autorités officielles américaines reconnaissent la mort dans les bombardements d’à peine plus de 700 personnes en trois ans de lutte contre les terroristes en Irak et en Syrie. Dans le même temps, durant la libération de Raqqa, comme l’affirment les témoins, au moins un millier de civils ont été tués, et sur les 500.000 habitants que comptait la ville avant la guerre il n’en reste pas plus de 25.000 aujourd’hui. Voilà en ce qui concerne la véracité des estimations que nous entendons de la part de nos collègues occidentaux sur ce qui se passe en Syrie et dans la région en général.

 

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Sur la situation dans la Ghouta orientale

 

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Dans plusieurs médias et sur les réseaux sociaux occidentaux, la situation à Raqqa n’est pas présentée de manière adéquate: une campagne prend de l’ampleur autour d’une prétendue famine dans la Ghouta orientale aux abords de Damas. On diffuse des images spécialement choisies pour susciter un impact émotionnel, on sélectionne et on combine très habilement les statistiques et les citations hors contexte à partir des déclarations de représentants d’organisations internationales.

Cette banlieue de Damas fait partie des zones de désescalade mises en place avec un rôle leader de la Russie. Pendant longtemps, elle était entièrement contrôlée par des groupes armés illégaux. Des affrontements entre différents groupes armés ont perduré jusqu’à récemment dans certaines parties de la Ghouta orientale, et certains foyers sont encore contrôlés par l’organisation terroriste Front al-Nosra.

La Fédération de Russie prône continuellement l’accroissement de l’aide humanitaire à la Syrie, organise à ces fins des contacts intensifs contribuant réellement au règlement des problèmes qui existent aussi bien dans la Ghouta orientale que dans d’autres régions du pays qui ont cruellement besoin d’aide. Nous sommes constamment confrontés au fait que le thème humanitaire est utilisé sans gêne à des fins politiques pour renforcer la pression unilatérale sur les autorités syriennes et sur la Russie, qui leur apporte un soutien dans la lutte contre le terrorisme.

En ce qui concerne la Ghouta orientale en elle-même, qui est d’ailleurs une région agraire, le « grenier » non seulement de Damas mais également d’autres régions du pays, en juillet et en août les militaires russes du Centre de réconciliation des belligérants y ont livré plus de 45 tonnes d’aide humanitaire. 42 camions ont livré une aide dans la Ghouta orientale en septembre 2017 dans le cadre de l’Onu.

De notre côté nous appelons instamment l’Onu et d’autres acteurs du champ humanitaire international à accroître l’aide humanitaire pour toutes les régions de la Syrie, Ghouta orientale y compris. Pendant la réunion du mécanisme trilatéral des consultations humanitaires au format Syrie-Russie-Onu, nous avons clairement posé la question de la nécessité d’envoyer d’urgence des convois humanitaires dans des régions concrètes, dont la Ghouta orientale.

Il faut de la nourriture, mais aussi des médicaments. Il faut des équipements médicaux et des produits pour sauver les gens dans un état grave.

C’est précisément ce que ni les Syriens ni l’Onu ne peuvent acheter. Vous connaissez la raison. Ils ne peuvent pas le faire à cause des sanctions européennes et américaines sévères qui bloquent les transactions pour l’achat d’équipements techniques.

On sait que l’aide médicale, y compris des cliniques mobiles et des volontaires, est fournie en abondance par différentes ONG douteuses dans les régions contrôlées par les rebelles antigouvernementaux. Mais dès que ces derniers commencent à subir une défaite, ces cliniques et ces volontaires en blouse blanche sont évacués d’urgence pour céder la place aux fameux propagandistes coiffés de « casques blancs » qui commencent leur travail.

L’objectif de cette campagne est évident: maintenir la pression sur le Président Bachar al-Assad indésirable que les superviseurs derrière les rebelles somment de partir, discréditer nos efforts pour réconcilier les belligérants en Syrie, faire échouer le processus de paix, empêcher l’apport de l’aide humanitaire à la population réellement dans le besoin, et préserver les foyers d’instabilité en Syrie.

Tout en poursuivant en parallèle un autre but: « équilibrer » l’opinion publique internationale, l’espace médiatique, car le public est choqué par la destruction presque totale de Raqqa où travaillait ce qu’on appelle la « coalition internationale anti-Daech » dirigée par les USA et agissant en Syrie sans autorisation ni invitation du gouvernement syrien légitime.

 

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Sur l’évolution de la situation au Yémen

 

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Deux petites filles yéménites soignées pour malnutrition. REUTERS/Abduljabbar Zeyad

 

Je voudrais partager avec vous notre vision de l’évolution de la situation au Yémen. Force est de constater avec regret que la gravité du conflit militaro-politique qui perdure depuis plus de deux ans au Yémen ne faiblit pas.

Les activités militaires les plus actives ont lieu actuellement au nord-est et dans plusieurs régions au sud du pays. Le nombre de victimes se multiplie parmi les civils, la catastrophe humanitaire s’aggrave dans l’ensemble du pays. La pénurie permanente de nourriture, de médicaments, d’eau potable, l’accès difficile aux services sociaux de base, la propagation du choléra et d’autres maladies épidémiques sont depuis trop longtemps un aspect de la vie quotidienne des Yéménites.

Dans ce contexte inquiétant, Moscou continue de prôner la cessation au plus vite de la violence au Yémen, le règlement des problèmes accumulés et des contradictions à la table des négociations, sur la base d’un large dialogue national prenant en compte les intérêts de toutes les forces politiques de ce pays. De notre côté, nous avons l’intention de continuer de contribuer à l’accomplissement de ces tâches cruciales.

Dans le même temps, nous estimons que le rétablissement au plus vite de l’unité yéménite est le gage d’une lutte efficace contre les groupes terroristes qui, profitant du vide du pouvoir qui perdure, renforcent leurs positions dans différentes régions de ce pays. Plus longtemps la société yéménite restera divisée, plus il sera difficile par la suite d’éliminer les enclaves créées par les terroristes sur le territoire de ce pays.

 

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Sur la situation actuelle au Venezuela

 

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Nous voudrions partager notre vision de la situation au Venezuela.

Les récents événements permettent d’espérer prudemment que la situation se stabilise. Les manifestations de rue de l’opposition, qui ont emporté la vie de dizaines de Vénézuéliens, se sont terminées.

Les élections d’abords législatives, puis des gouverneurs avec un taux de participation élevé (61,4% des électeurs), ont clairement montré que les citoyens du pays étaient fatigués de la violence et étaient disposés à régler les différends politiques de manière civilisée.

Nous n’avons pas de raisons de douter de l’objectivité du vote. Selon les informations de la plupart des analystes vénézuéliens, par rapport aux élections législatives de 2015 où l’opposition avait obtenu 7,7 millions de voix, elle a reçu trois millions de voix de moins – 4,8 millions – lors des élections actuelles des gouverneurs. Avec des résultats aussi clairs il est impossible de parler sérieusement de fraude.

Il est évident que l’intolérance est de plus en plus repoussée à l’arrière-plan. Les Vénézuéliens se sont prononcés pour les moyens politiques de règlement de la confrontation intérieure en respectant l’ordre et la loi en vigueur et sans ingérence extérieure destructive. Cette approche a reçu un large soutien international. C’est également notre position initiale, que nous avons exprimée plusieurs fois à nos partenaires publiquement, ainsi que via différents canaux bilatéraux et multilatéraux.

Ce soutien international pratiquement unanime a été une puissante motivation pour entamer le dialogue à Saint-Domingue avec la médiation du Président de la République dominicaine.

Dans ce contexte, nous ne pouvons que saluer la décision de quatre (sur cinq) gouverneurs élus de l’opposition de prêter serment devant le Parlement. Nous y voyons un important signal pour l’établissement d’une coopération pratique et l’interaction de différentes forces politiques au Venezuela.

Malheureusement, la partie radicale de l’opposition a jugé que le résultat des élections des gouverneurs était incorrect. Face au déclin de l’activité protestataire après les législatives, elle a misé sur la pression exercée par leurs soutiens étrangers. Cette erreur a été suivie d’une autre: la suspension du dialogue politique, en grande partie sur suggestion extérieure.

Nous pensons que la communauté internationale et les pays se qualifiant d’« amis du Venezuela » sont appelés à jouer un rôle clef dans cette situation.

Nous ne pouvons pas être d’accord avec les déclarations qui ne sont clairement pas un appel au règlement pacifique du conflit par le dialogue mais un soutien à l’une des parties – et même une incitation directe à la violence. Le secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), formant sous son « toit » des « structures de pouvoir » vénézuéliennes « parallèles », poursuit son rôle destructeur.

  • Quel est le danger d’une telle approche?
Il est extrêmement risqué qu’une lutte politique acharnée mette en péril l’existence de l’État même.
En Russie, nous l’avons vécu plusieurs fois au XXe siècle. Nous en connaissons les résultats, savons à quel point les conséquences peuvent être tragiques et à quel point il est difficile de redresser la situation. Nous ne le souhaitons à personne – ni à nous ni au Venezuela ni à qui que ce soit d’autre.

Nous jugeons absolument inadmissibles les menaces de pression extérieure sur Caracas par le biais de sanctions unilatérales, de mesures isolationnistes, de méthodes de pression et d’ultimatum.

La démocratie n’est pas un objectif en soi, mais une méthode pour régler les problèmes du pays. La détermination de la forme de la démocratie à adopter est le droit souverain de tout État sans ingérence extérieure.

Le Président russe Vladimir Poutine, qui s’est entretenu le 4 octobre à Moscou avec le Président vénézuélien Nicolas Maduro, a réaffirmé l’attachement de la Russie au règlement pacifique de la crise politique dans ce pays. Nous poursuivrons la coopération, y compris dans le domaine énergétique, le secteur minier, la contribution au règlement des problèmes socioéconomiques de Caracas, notamment en fournissant du blé. Nous restons ouverts aux contacts avec toutes les forces politiques constructives du Venezuela.

Nous espérons que nos partenaires en Europe et en Amérique latine adopteront une ligne pesée sur le sujet vénézuélien, s’abstiendront de faire pression et de mener une politique de sanctions dont la contre-productivité est flagrante.

 

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Sur le projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Birmanie

 

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Nous avons noté les fausses informations répandues par certains médias selon lesquelles la Russie aurait soi-disant déjà bloqué ou compterait bloquer le projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Birmanie. Nous voudrions nous arrêter sur ce point.

Le Royaume-Uni et la France ont effectivement soumis un tel projet à l’examen des membres du Conseil de sécurité des Nations unies. Selon nous, il contient plusieurs points problématiques qui, en particulier, ne prennent pas entièrement en compte les réalités de l’État d’Arakan et ne reflètent pas correctement les efforts des parties intéressées pour mettre un terme à la crise. C’est précisément ce que notre délégation à New York a déclaré aux auteurs du document.

Je souligne que le travail sur le projet se poursuit. Nous sommes prêts à mener une discussion constructive sur les démarches à entreprendre par le Conseil de sécurité des Nations unies en la matière.

 

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Sur la situation dans l’État d’Arakan en Birmanie

 

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A cet égard, je voudrais partager avec vous la vision russe de la situation dans l’État d’Arakan en Birmanie. Dans l’ensemble, la situation en matière de sécurité s’est normalisée au nord de l’État d’Arakan. Les autorités birmanes engagent des démarches pour régler la crise, y compris en collaboration avec d’autres pays et les organisations internationales.

Nous sommes préoccupés par l’exode continu de la population musulmane de l’État d’Arakan au Bangladesh. Dans leurs contacts avec les responsables gouvernementaux sur place, qui réagissent rapidement aux messages sur l’accumulation de grands groupes de personnes à la frontière et se rendent sur les lieux pour élucider la situation, les réfugiés motivent leur décision de quitter la Birmanie par les difficultés socioéconomiques et les craintes pour leur sécurité suite aux récents événements qui ont provoqué la réduction de la population musulmane au nord de l’État d’Arakan.

Dans le cadre des recommandations de la Commission consultative dirigée par Kofi Annan, les autorités birmanes ont annoncé la création d’un « Mécanisme commun pour l’aide humanitaire, le retour des déplacés et le développement de l’Arakan » et ont formé un comité pour qu’il commence à travailler (les deux structures sont dirigées par la Conseillère d’État et Ministre des Affaires étrangères Aung San Suu Kyi).

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Aung San Suu Kyi

Ce mécanisme est appelé à mettre en commun les ressources et à coordonner les domaines d’activité appropriés du gouvernement: la société civile, les partenaires et les donateurs étrangers.

Les objectifs prioritaires proclamés sont

  • le rapatriement du territoire du Bangladesh voisin des réfugiés
  • l’aide humanitaire pour ces derniers,
  • le retour et la réhabilitation socioéconomique des déplacés internes,
  • le développement économique
  • l’établissement d’une paix durable dans l’État d’Arakan.

Les milieux d’affaires locaux participent à la réalisation des éléments sociaux et économiques de ce mécanisme. Le premier projet a été lancé, il prévoit la réparation des bâtiments d’habitation et administratifs là où est concentrée l’une des minorités ethniques (Mro) dont les représentants ont été attaqués par les combattants de l’Armée du salut des Rohingyas de l’Arakan.

Les activités prévues pour le recensement des représentants de la communauté des Rohingyas musulmans se poursuivent. D’après les informations parues samedi 21 octobre, au cours des deux derniers mois le Département de l’immigration et de la population de l’État d’Arakan a délivré plus de 2 600 « cartes nationales de vérification » (il s’agit de papiers d’identité provisoires) pour les habitants de plusieurs communes sur le territoire de la région.

Le commandement général des forces armées birmanes a annoncé, le 13 octobre, la formation d’une commission d’enquête spéciale pour étudier les éventuelles infractions commises envers les civils, qui auraient pu avoir lieu pendant l’opération spéciale sur les territoires des districts au nord de l’État d’Arakan en août-septembre 2017. Il est souligné que tous ceux qui seront reconnus coupables d’avoir transgressé le code militaire seront sanctionnés.

Des efforts actifs sont entrepris au niveau national dans le cadre du dialogue interreligieux afin d’assurer une coexistence harmonieuse entre les nombreuses communautés confessionnelles et ethniques du pays.

Des efforts sont entrepris pour intensifier le dialogue bilatéral avec le Bangladesh. Début octobre, le Ministre de la Chancellerie du conseiller d’État Cho Tin Swe et le secrétaire permanent du Ministère des Affaires étrangères de la Birmanie Cho Zea se sont rendus à Dacca. Mardi 24 octobre, le Ministre de l’Intérieur du Bangladesh Asaduzzaman Khan est venu en Birmanie. Des mémorandums d’entente ont été signés pour le dialogue et la coopération en matière de sécurité, ainsi que pour l’ouverture d’un bureau de liaison entre les structures frontalières des deux pays. D’ici le 30 novembre il est prévu de créer un groupe de travail conjoint avec la participation des policiers et des garde-frontières des deux pays pour contrôler les réfugiés qui prendront part au programme de rapatriement en Birmanie.

 

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Sur la politique discriminatoire de l’Ukraine

 

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La politique discriminatoire menée par les autorités ukrainiennes à l’égard des minorités nationales et de grands groupes de population est une question très grave activement débattue dans les médias et par le public, notamment sur le continent européen.

Dans les médias, ce thème a été suivi d’informations sur de nouveaux accords des autorités ukrainiennes avec leurs voisins d’Europe de l’Est concernant l’enseignement dans les langues des minorités nationales.

Confronté à un rejet brutal des termes discriminatoires de la loi sur l’éducation de la part des États membres de l’UE, le régime de Kiev tente de faire semblant que rien de grave ne s’est produit et promet à Varsovie, à Bucarest, à Budapest, à Sofia ainsi qu’à d’autres capitales que rien ne menace l’enseignement dans leur langue en Ukraine.

Dans ce cas, nous avons une question: qui menace-t-elle? Contre qui sont écrites, élaborées et mises en œuvre ces nouveautés?

Je répète qu’on donne hâtivement aux pays que je viens de citer des garanties et des affirmations que leurs compatriotes et représentants ethniques plus ou moins liés à ces pays ne seront pas concernés par la situation linguistique en Ukraine. Il s’avère que toutes ces mesures sont entreprises uniquement contre la population russophone et de la langue russe.

Comment cela s’appelle-t-il? Lisez l’histoire du XXe siècle, notamment du premier tiers. Vous y trouverez de nombreuses similitudes.

Je n’entends plus mais je vois désormais comment nos collègues européens rient de Moscou quand nous parlons de l’influence nationaliste vraiment forte qui grandit aujourd’hui sous nos yeux en Ukraine.

Auparavant ils se moquaient en disant que c’étaient des inventions de Moscou. Non, ce ne sont pas des inventions. Aujourd’hui a commencé une phase active d’adoption de décisions qui ont précisément une base nationaliste.

On peut se réunir tant qu’on veut, visiter les capitales et assurer que ces lois ne portent pas atteinte aux compatriotes des Européens, mais alors

  • Où est la réaction adéquate de ces pays européens à ce qui se passe?
  • Où sont les questions que nos collègues européens ne se gênent pas de poser habituellement?
  • Pourquoi ne demandent-ils pas: contre qui utilise Kiev ces lois?
  • Quand on utilise des lois contre un groupe ethnoculturel concret, contre une lange si répandue en Ukraine, comment est-ce que cela s’appelle?

Et le plus important est que la langue n’est pas répandue artificiellement, pas en envoyant des gens en Ukraine ou en déplaçant des groupes. Ces personnes y ont vécu historiquement de génération en génération, ils se sont matériellement, financièrement et culturellement investis dans l’Ukraine.

La science et l’industrie nationales ont été créées par des personnes qui parlent russe. C’est par ces méthodes et mesures discriminatoires qu’un régime politique concret, derrière lequel se trouve des gens qui sont descendus dans la rue sous des slogans nationalistes, repousse aujourd’hui tout cela du territoire ukrainien.

Aujourd’hui nous en parlerons longtemps et en détail. En analysant toutes les initiatives législatives avancées ces dernières années par l’Ukraine, il devient évident qu’il s’agit d’une offensive intentionnelle contre la langue russe et les droits de la population russophone en Ukraine.

  • Il suffit de rappeler la loi sur le cinéma permettant d’interdire la diffusion en Ukraine de films et de séries russes consacrés aux forces russes,
  • ainsi que toute production cinématographique et télévisuelle russe ultérieure à 2014;
  • la loi sur les quotas linguistiques à la télévision établissant un quota minimal de 75% sur la diffusion en ukrainien;
  • la loi sur les amendements à certaines lois ukrainiennes concernant la restriction d’accès au marché ukrainien de produits imprimés étrangers avec un contenu anti-ukrainien, qui a suspendu de facto l’importation de produits imprimés depuis le territoire russe, limitant ainsi significativement le droit de la population russophone de l’Ukraine à obtenir des informations objectives dans sa langue natale;
  • les amendements à la loi sur les tournées artistiques en Ukraine prescrivant l’obtention d’une autorisation du SBU (Service de sécurité ukrainien) pour les artistes russes;
  • et bien d’autres au niveau de l’application de ces termes, l’interprétation et l’implémentation concrète de tout ce que j’ai mentionné.

Ce ne sont pas simplement des méthodes d’un éventuel contrôle préventif. Ce sont des méthodes d’agression culturelle intentionnelle contre les personnes qui représentent un groupe ethnoculturel concret.

On établit désormais des listes noires des personnalités culturelles de Russie qui, selon les autorités ukrainiennes, « représentent une menace à la sécurité nationale » du pays.

  • Et où sont ces fameux critères qui déterminent si les personnalités culturelles, les produits imprimés ou les films représentent une menace?
  • Était-ce une décision consolidée de l’État ukrainien appuyée sur des référendums, sur la formation de conseils publics dont feraient partie des professionnels respectés en la matière?

Rien de tel!

Tout cela est décidé par une seule organisation: le SBU. Nous connaissons parfaitement ses méthodes de travail, où il recrute son personnel, qui il dirige et de quelles ressources il dispose. Nous savons aussi qu’il ne s’arrête devant rien.

Ce n’est pas seulement l’entrée des personnalités culturelles qui a été interdite en Ukraine: leurs œuvres aussi sont interdites sur le territoire ukrainien.

L’accréditation des médias russes a été suspendue auprès des organismes publics jusqu’à la fin du conflit dans le sud-est de l’Ukraine.

Des conditions de travail insupportables ont été instaurées pour les journalistes russophones.

Vous voyez ce qui se passe, nous n’inventons rien:

  • les kidnappings,
  • la déportation,
  • les interrogatoires de plusieurs heures des journalistes qui parlent russe.

Par exemple, cela a été commis envers un journaliste de NTV, votre confrère, dans une rue ukrainienne. Il faisait simplement un reportage. Comme au Moyen-Âge il a été capturé suite à la dénonciation d’un homme, qui s’est mis à crier qu’il avait capturé pratiquement un espion menaçant la sécurité nationale. C’est le Moyen-Âge dans ce qu’il a de pire. Voilà ce qui a déjà été transféré des slogans à la mentalité des citoyens ordinaires. C’est déjà devenu une routine quotidienne ces dernières années de créer une telle base législative et d’intimider constamment la population.

Aux Européens assis dans cette salle: imaginez-vous dans les rues de Paris, de Londres, de Varsovie, de Rome, de Madrid ou d’une autre capitale européenne un groupe de tournage qui réalise un reportage, et tout à coup un habitant local s’approche, le saisit et hurle quelque chose concernant la sécurité nationale, la menace pour le pays et appelle à l’aide la police et les services de sécurité?

  • Pouvez-vous l’imaginer?
  • C’est ce qui se produit aujourd’hui dans le pays que vous vouliez intégrer à l’Europe si activement.

Si cela se produisait comme un simple écho de la fameuse atmosphère du Maïdan s’apaisant peu à peu, on aurait pu le comprendre. Mais c’est exactement le contraire qui se produit, tout ne fait que se renforcer. Plus nous nous éloignons de l’époque du renversement illégal du gouvernement par la « volonté de la foule », comme on nous le disait, plus l’anarchie progresse non seulement dans les rues de Kiev, mais également dans d’autres villes de cet État.

Est-ce que vraiment personne ne le remarque?

Les agissements des autorités de Kiev indiquent que de facto, le pays dérive vers le totalitarisme et se transforme en État policier.

Pas un État policier appelé à consolider le pouvoir à une période difficile, mais un État où la police ne se réfère pas du tout à la loi. Voilà ce qui est inquiétant. Si auparavant ce policier se référait à l’avis de maïdans ou de manifestations sociales, ce qu’on appelle la « voix du peuple », même si c’est très éloigné des notions de la démocratie, aujourd’hui c’est tombé dans une sorte d’éternité historique. Ni la loi ni le contrôle social n’influence d’une quelconque manière ce qui se passe en Ukraine. La consolidation de ces capacités, mesures et ressources punitives a lieu sans aucun appui sur la légalité.

La loi fondamentale du pays, la Constitution, qui garantit les droits des citoyens à un développement libre, à l’usage et à la protection de la langue russe et des langues des minorités nationales, a été bafouée, mise au pied du mur.

Mais plus personne ne s’y réfère. Bien sûr, c’est fait au profit des sentiments populistes immédiats des nationalistes radicaux.

  • Est-ce que c’est encore un secret pour quelqu’un?
  • Peut-on considérer un tel gouvernement comme un partenaire fiable sur la scène internationale?

Une nouvelle fois, je pose une question à nos collègues européens qui durant toutes ces années serraient des mains, accueillaient au sommet et organisaient des opérations de communication pour soutenir ce régime.

  • Savez-vous qui vous soutenez et ce que ces hommes utilisant votre soutien font dans leur propre État?

Si vous trouvez cela normal, déchirez toutes les chartes et conventions européennes sur les droits de l’homme.

Il faut choisir:

soit vous soutenez ceux qui n’ont aucune notion des droits de l’homme et se moquent de vos droits et des nôtres,

soit vous choisissez la légalité et le droit, mais dans ce cas sans deux poids deux mesures.

SOURCE/ http://www.mid.ru/fr/foreign_policy/news/-/asset_publisher/cKNonkJE02Bw/content/id/2923673