1377 -Alep & Mossoul…où les « bons & méchants » sont vus différemment ! ?

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Alep & Mossoul les deux sièges

Par Renaud Girard – Publié le 05/12/2016 à 20h08

ANALYSE – Quelles sont les ressemblances et les dissemblances entre ces deux sièges ? Comment les grands acteurs, régionaux et internationaux, cherchent actuellement à y pousser leurs intérêts stratégiques ?

En Orient, l’actualité militaire est dominée par le siège concomitant de deux grandes villes, Alep et Mossoul, situées dans deux pays voisins, la Syrie et l’Irak. Les gouvernements de Damas et de Bagdad sont depuis quelques années alliés, au sein de ce qu’on appelle l’«axe chiite», qui va de Téhéran à Beyrouth.

  • Tous deux cherchent à reprendre par la force la deuxième agglomération de leurs pays, tombée aux mains de milices sunnites rebelles.
  • Tous deux assiègent aujourd’hui la moitié Est de ces métropoles.

Quelles sont les ressemblances et les dissemblances entre ces deux sièges? Comment les grands acteurs, régionaux et internationaux, cherchent actuellement à y pousser leurs intérêts stratégiques?

Dans sa reconquête des quartiers Est de la ville d’Alep (tombés aux mains de la rébellion en juillet 2012), l’armée baasiste syrienne est appuyée par de multiples alliés:

  • l’aviation russe ;
  • le Hezbollah libanais ;
  • les «brigades internationales» chiites (comprenant entre autres des Hazaras afghans)
  • encadrées par les officiers de forces spéciales de la division al-Qods des pasdarans iraniens ;
  • les pechmergas kurdes du mouvement laïc cryptocommuniste PYD (ceux-là mêmes qui résistèrent victorieusement à l’État islamique lors du siège de Kobané de septembre 2014 à janvier 2015).

Que se passe-t-il à l’intérieur des villes assiégées ? Nous ne disposons d’aucune information de première main car il est trop dangereux pour les reporters occidentaux de s’y rendre

Dans la reconquête des quartiers Est de la ville de Mossoul, les forces spéciales irakiennes du gouvernement de Bagdad sont appuyées

  • par les frappes des chasseurs-bombardiers occidentaux,
  • par les milices patriotiques chiites,
  • et par les pechmergas kurdes du gouvernement autonome d’Erbil (qui tiennent le front nord, sans prétendre entrer plus tard dans la ville).

À Alep, c’est le front al-Nosra (filiale d’al-Qaida) qui constitue le fer de lance des milices rebelles, lesquelles forment un patchwork, où la plupart sont islamistes.

À Mossoul, la rébellion est entièrement sous la coupe de l’État islamique.

Que se passe-t-il à l’intérieur des villes assiégées? Nous ne disposons d’aucune information de première main car il est trop dangereux pour les reporters occidentaux de s’y rendre. À Mossoul, ils risquent la décapitation ; à Alep, ils risquent le kidnapping en vue d’une rançon.

Un phénomène assez curieux s’est passé dans la bataille d’Alep:

  • depuis 2013,
    • les grands médias occidentaux ne font plus assez confiance à la rébellion pour envoyer des reporters en son sein,
    • mais ils continuent à croire et à diffuser sans filtre les informations envoyées par les rebelles, qui ont bien sûr tout intérêt à se présenter en agneaux innocents et à noircir leurs adversaires.

Car le logiciel manichéen n’a pas changé depuis cinq ans:

  • à Alep on a affaire à un tyran (Bachar al-Assad), qui massacrerait son peuple, presque par plaisir.
    • Assurément le siège d’Alep est cruel et on estime à 300 les victimes civiles des deux dernières semaines.
  • En revanche, ce même logiciel ne s’applique bien sûr pas à l’armée irakienne tendant à reprendre le contrôle de Mossoul.
    • Là, ce sont les attaquants qui sont les gentils et les rebelles qui sont les méchants.
    • En termes de pertes civiles, les chiffres sont équivalents: on estime à 600 les morts civils dans la bataille de Mossoul, depuis qu’elle a commencé.

Certes, que les combattants fanatisés de Daech soient des super-méchants, nul n’en doute. Dans leur tactique d’utilisation systématique des voitures-suicides comme autant de missiles terre-terre, les généraux de l’État islamique ont envoyé à la mort des centaines d’adolescents, après leur avoir lavé le cerveau.

Les grands médias internationaux ne sont plus en mesure de modifier les grands équilibres stratégiques, comme ils le firent naguère, dans des conflits comme le Kosovo, l’Irak ou la Libye

Dans le siège d’Alep, la presse occidentale s’est rangée du côté des résistants ;

et dans celui de Mossoul, du côté des attaquants.

Mais ce n’est plus très important. Car l’impact des grands médias internationaux sur la réalité géopolitique est devenu extrêmement faible: il n’est plus en mesure de modifier les grands équilibres stratégiques, comme il le fit naguère, dans des conflits comme le Kosovo, l’Irak ou la Libye.

Quand Alep et Mossoul seront tombées, quels seront les grands gagnants stratégiquement?

Au premier rang figurera l’Iran,

au deuxième la Russie.

Les stratèges occidentaux ont gravement sous-estimé la détermination de ces deux puissances orientales. Téhéran a renforcé l’axe chiite, tandis que Moscou a consolidé son accès direct à la Méditerranée.

Au troisième rang, figureront les Kurdes, qui, après quelques déboires, finissent victorieux sur tous leurs fronts.

Les États-Unis ne sont pas totalement perdants, car ils avaient fait de Daech leur nouvel ennemi principal.

Les grands perdants seront les Turcs, avec une politique néo-ottomane aujourd’hui en miettes. Et les Européens, qui vont porter quasiment seuls le fardeau des réfugiés.

Au sommet de Prague de l’Otan de novembre 2002, le président Chirac avait essayé de dissuader le président Bush d’envahir l’Irak. Il lui avait soufflé: «George, tu vas créer un axe chiite au Moyen-Orient: mais où est donc ton intérêt stratégique?» Il n’avait obtenu aucune réponse…

Cet article est publié dans l’édition du Figaro du 06/12/2016.

http://premium.lefigaro.fr/vox/monde/2016/12/05/31002-20161205ARTFIG00317-renaud-girard-alep-et-mossoul-les-deux-sieges.php

Alep – La Russie & La Chine mettent leur véto à une trêve de 7 jours

Par Juliette Mickiewiez & AFP – 05,12,2016

Moscou et Pékin se sont opposés lundi à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’Onu exigeant une trêve à Alep et l’arrêt des combats dans l’ensemble de la Syrie.

C’est la sixième fois que la Russie, principal allié du président syrien Bachar al Assad avec l’Iran, oppose son veto à une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu sur la Syrie depuis 2011. Elle a entamé une intervention militaire en faveur de Damas en septembre 2015.

Cette décision fait suite aux déclarations du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov qui laissait entendre que le Kremlin utiliserait son veto pour bloquer cette résolution, la qualifiant d’ «étape provocatrice».

Le projet de résolution proposé ce lundi avait été rédigé par l’Égypte, l’Espagne et la Nouvelle-Zélande.

Moscou affirme qu’elle n’est pas impliquée dans l’offensive actuelle à Alep, qui a vu l’armée progresser rapidement alors qu’elle frappe l’est avec des frappes aériennes, des bombes à canon et des tirs d’artillerie.

Plus tôt dans la journée, la Russie avait déclaré qu’elle proposerait des pourparlers avec Washington sur un retrait total des rebelles à Alep alors que ces derniers avaient exclu dimanche de quitter la ville.

Soutenue par l’armée de l’air russe et des milices chiites venues d’Iran, d’Irak et du Liban, l’armée a progressé rapidement dans la partie orientale d’Alep, dont elle a repris plus de la moitié, et les insurgés pourraient bien devoir évacuer la ville à brève échéance.

La Chine a pour sa part utilisé à cinq reprises son droit de veto. L’ambassadeur de Grande-Bretagne à l’Onu, Matthew Rycroft, s’est dit surpris de voir Pékin s’associer à la Russie. L’ambassadeur de Chine, lui, a déclaré que le projet de résolution aurait dû être remis à plus tard pour permettre davantage de consultations et peut-être un consensus sur un texte. Il a reproché à Matthew Rycroft d’ «empoisonner» l’atmosphère au Conseil de sécurité.

La Chine a utilisé à cinq reprises son droit de veto

A Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a dit regretter le veto: «Je déplore que, du fait de l’obstruction de la Russie, le Conseil de sécurité des Nations unies ne soit toujours pas en mesure d’assumer ses responsabilités à l’égard des populations civiles en Syrie, qui font face à la folie destructrice du régime de Bachar al Assad, comme des groupes terroristes, à commencer par Daech», a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le projet de résolution avait été rédigé par l’Égypte, l’Espagne et la Nouvelle-Zélande. Onze des quinze membres du Conseil de sécurité l’ont soutenu, tandis que le Venezuela a voté contre et que l’Angola s’est abstenue.

http://premium.lefigaro.fr/international/2016/12/05/01003-20161205ARTFIG00364-alep-la-russie-et-la-chine-mettent-leur-veto-a-une-treve-de-sept-jours.php

Alep – Ville symbole et enjeux stratégique

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Par Anne-Laure Frémont et Service Infographie Mis à jour le 28/11/2016 à 21h18 | Publié le 28/11/2016 à 18h46

INFOGRAPHIE – Depuis plusieurs semaines, les regards sont rivés sur Alep où les rebelles ne cessent de reculer face aux attaques du régime syrien, qui espère faire tomber la principale place forte de l’opposition. Pourquoi cette bataille d’Alep est-elle cruciale? Faisons le point.

Une des plus grandes et célèbres villes du pays

Deuxième ville de Syrie, Alep est l’ancienne capitale économique du pays. Une cité connue dans le monde entier, dont le centre-ville est classé par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité… et qui est aujourd’hui l’un des principaux champs de bataille de la guerre qui a fait plus de 300.000 morts depuis 2011. Sa population est passée de 2,5 millions d’habitants avant le début du conflit à près d’1,5 million.

La plus grosse prise des rebelles

Les rebelles étaient entrés dans la ville à l’été 2012. Mais l’armée de Bachar el-Assad a résisté, et leur offensive s’est enlisée. Aujourd’hui, la ville est toujours coupée en deux, et la bataille tourne à l’avantage du régime qui reprend les quartiers un à un. L’est de la ville, sous contrôle rebelle et où vivent environ 250.000 habitants, est asphyxié par le siège imposé par les forces d’el-Assad qui ont lancé en novembre 2016 une violente offensive sur ce secteur. Les forces russes participent à ces bombardements d’une violence «inouïe», ont rapporté les habitants sur place. La progression syro-russe dans la ville s’est de fait accélérée depuis plusieurs semaines. (voir infographie ci-dessous).

Pour Fabrice Balanche, expert de la Syrie au Washington Institute interrogé par l’AFP, la prise d’Alep «serait un tournant» pour les forces du régime car elle montrerait que «l’opposition est incapable d’avoir un succès majeur sur le plan militaire» et de se poser comme «alternative» face à Damas. Ce serait en tout cas la pire défaite depuis le début du conflit pour les différents groupes insurgés – des «modérés» aux islamistes – qui se retrouveraient chassés des plus grands centres-villes et retranchés autour d’Idleb (nord), dans quelques poches à Deraa (sud) et près de Damas.

Un tournant dans la reconquête pour le régime

Pour le régime – et ses alliées russe et iranien -, la prise d’Alep serait en revanche «l’une de ses plus grandes victoires», estime Mathieu Guidère, spécialiste de géopolitique du Moyen-Orient. «C’est l’une des premières villes conquises par l’opposition armée» et elle a un «extraordinaire prestige historique, politique ou géopolitique», explique à l’AFP le professeur à l’université de Paris 8. La prise d’Alep placerait le régime en position de force pour sortir vainqueur de la guerre.

Une situation géographique stratégique

Si le régime reprend Alep, il regagne le contrôle de la «Syrie utile», cette ligne verticale qui s’étend de Damas à Alep, et qui inclue les principales villes de Homs, ou Hama, et l’accès à la mer Méditerranée. Alep est également la clé de la reconquête de la province d’Idleb (nord-ouest) dont la quasi-totalité est aux mains de rebelles et de djihadistes. Reprendre Alep est aussi un moyen pour le régime de fermer la frontière turque aux rebelles, et donc de les priver de leur base arrière.

Un symbole de l’impuissance de la communauté internationale

Si le régime reprenait Alep, il infligerait un sérieux camouflet aux alliés de l’opposition, à savoir la Turquie, l’Arabie saoudite, le Qatar mais aussi les pays occidentaux qui ont misé sur la chute de Bachar el-Assad. Elle renforcerait en revanche les soutiens de Damas, principalement la Russie, qui appuie le régime dans la bataille d’Alep. Avec une victoire, «le régime sera en position de force: il aura encore moins tendance à vouloir négocier», estime Mathieu Guidère. Pour Karim Bitar, de l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) Alep signe même «l’acte de décès de tout espoir de gouvernance collective». Impuissance diplomatique, mais aussi humanitaire. Les responsables de l’ONU ne cessent d’alerter sur «la catastrophe humanitaire» mais aucune aide ne peut parvenir aux habitants pris au piège. Et «il n’y a actuellement aucun hôpital en service», selon l’Organisation mondiale de la santé.

(Avec AFP)

http://premium.lefigaro.fr/international/2016/11/28/01003-20161128ARTFIG00266-alep-ville-symbole-et-enjeu-strategique-pour-le-regime-syrien.php

Totalement encerclés, les djihadistes en état de siège à Mossoul

Par Yohan Blavignat et AFP

Le fief des djihadistes en Irak est désormais coupé des autres territoires contrôlés par l’État islamique, alors que les forces irakiennes contrôlent près de 40% des quartiers est de la ville.

La ville de Mossoul est cernée. Ce mercredi, les troupes irakiennes ont coupé la dernière voie d’approvisionnement des djihadistes de l’État islamique entre leur principal fief irakien et la Syrie, resserrant l’étau sur cette cité qui abriterait encore plus d’un million d’habitants. À l’ouest de Mossoul, les forces paramilitaires du Hachd al-Chaabi («Mobilisation populaire») ont atteint la route reliant la ville de Tal Afar à celle de Sinjar, selon des sources sécuritaires concordantes. Elles ont ainsi coupé les axes utilisés par le groupe ultra-radical entre Mossoul et son fief syrien de Raqqa, à quelque 400 kilomètres à l’ouest.

● Les troupes irakiennes contrôlent «40%» de Mossoul-Est

Un tank irakien à Qara Tappa, ce mercredi.

Un tank irakien à Qara Tappa, ce mercredi. – Crédits photo : Felipe Dana/AP

Cette avancée signifie que les 3.000 à 5.000 djihadistes présents à Mossoul, selon les estimations américaines, sont désormais cernés de tous les côtés. Au nord et au sud, les peshmergas (combattants kurdes) et d’autres troupes se rapprochent de la ville, tandis qu’à l’intérieur même de la ville, les troupes d’élites irakiennes (CTS) revendiquent de nettes avancées dans les quartiers Est. Plus de deux ans après la proclamation du «califat» irako-syrien de l’EI, les territoires contrôlés par le groupe ultra-radical rétrécissent comme peau de chagrin.

Selon un responsable kurde, les hommes du Hachd ont retrouvé d’autres forces anti-EI, dont des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans trois villages de la zone. À l’autre extrémité de la ligne de front, les troupes d’élite du CTS ont désormais «pris le contrôle de plus de 40% de Mossoul-Est», a assuré leur commandant, le lieutenant-général Abdelghani al-Assadi. «Même si nous sommes confrontés à une forte résistance, nous allons les éliminer», a-t-il poursuivi. La veille, la coalition avait bombardé l’un des derniers ponts de la ville enjambant le Tigre, pour tenter d’isoler l’EI.

Mais à Mossoul, plus qu’ailleurs, les combattants islamistes offrent une résistance acharnée, répliquant avec des attaques-suicides, des voitures piégées ou en disséminant des explosifs dans les maisons et immeubles. Et la partie ouest de la ville reste à conquérir. Or dans ce quartier, où se concentrent la plupart des bastions djihadistes, les ruelles étroites promettent de compliquer la tâche des forces gouvernementales et leurs véhicules blindés.

● Une urgence humanitaire

Un garçon joue au football près d'un puits de pétrole incendié par l'EI, au sud de Mossoul.

Un garçon joue au football près d’un puits de pétrole incendié par l’EI, au sud de Mossoul. – Crédits photo : GORAN TOMASEVIC/REUTERS

Les combats ont déjà poussé près de 70.000 personnes à fuir. Mercredi, des dizaines de familles continuaient à quitter à pied le fief de l’EI, brandissant parfois un drapeau blanc à l’attention des forces spéciales irakiennes, tandis que des soldats prenaient des selfies avec des habitants du quartier fraîchement libéré d’Aden, dans l’est. «Les conditions d’accueil sont actuellement suffisantes dans les camps pour satisfaire les besoins élémentaires des personnes déplacées, mais nous craignons de voir arriver des dizaines de milliers de gens dans les semaines à venir», a déclaré Becky Bakr Abdulla, porte-parole de l’ONG Norwegian Refugee Council.

L’ONU, qui avait sollicité 284 millions de dollars pour faire face à l’urgence humanitaire à Mossoul, n’a récolté que les deux tiers de cette somme, souligne-t-elle, ce qui «freine considérablement nos efforts pour nous préparer à la possibilité d’un exode massif». L’évacuation de la population permettrait aux forces irakiennes de recourir à l’arme lourde contre les djihadistes. Mais les dirigeants du pays veulent éviter une destruction massive de la grande ville du nord de l’Irak.

Côté syrien, une alliance arabo-kurde a lancé le 5 novembre une offensive pour reprendre Raqqa, où flotte toujours le drapeau noir des djihadistes. L’offensive lancée le 17 octobre par Bagdad est d’une ampleur bien supérieure pour reprendre à l’EI Mossoul, que le groupe avait conquise en juin 2014.

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